Mary - Parcours bypass 2022 (clinique de l'Anjou)

13ème partie de mon parcours vers un by-pass.
Clinique de l'Anjou, Angers, année 2022.

Partie 13 : cardiologue et psychologue

19 mai 2022 : RDV Cardio (Dr. Berthelot, au village santé de Trélazé)
Le RDV s’est très bien passé, le cardiologue a été très sympathique et professionnel, il m’a fait mettre torse nu pour m’ausculter (électrocardiogramme, écoute et échographie du coeur) et m’a posé quelques questions sur mes antécédents médicaux et ceux de ma famille. Il a jeté un œil à mes derniers résultats sanguins et m’a prescrit un médicament à prendre le soir pour prévenir l’augmentation de mon cholestérol. Il m’a aussi prescrit un test d’effort que j’effectuerai début août. 

Tout est OK du côté du cœur en tout cas, il n’a rien décelé d’anormal !

19 mai 2022 : RDV Psy 2 (Mme. Le Manac’h, à Angers)
Je suis allée à ce 2ème rendez-vous avec beaucoup d’attentes, parce que j’étais dans une période assez compliquée (beaucoup de stress et beaucoup de stimulations : de nouvelles rencontres, de très nombreux RDV médicaux durant lesquels je devais parler de mon parcours, raconter, mes réussites, mes échecs…etc. et une grande fatigue dûe au fait de devoir enchaîner tous ces RDV et sortir plus souvent que d’habitude + la chaleur des prémices de la canicule…etc. ainsi que quelques projets persos qui ont pris beaucoup de place et généré beaucoup de stress), et j’en suis ressortie un peu dépitée, comme si ça n’avait servi à rien. Elle m’a laissé raconter toutes mes petites difficultés, a reformulé certaines de mes phrases, et basta fin du RDV, aucune réponse, aucune tentative pour m’aiguiller, me rassurer ou m’apaiser… je sais bien que c’est pas vraiment son travail / son rôle, mais cette impression que ça ne “servait à rien” a un peu ébranlé la confiance que j’avais décidé d’accorder à cette thérapie, et j’ai eu l’impression de “perdre de l’argent pour rien” (50€ c’est pas grand chose pour la majeure partie d’entre vous, mais sur mes revenus à moi c’est énorme et c’est déjà un gros effort de ma part…)

J’ai décidé de me laisser un peu de temps pour réfléchir à si je voulais poursuivre ou pas, sans certitudes pour le moment.

RDV non remboursé : 50 €
(On est à 130 € en tout depuis le début du parcours)

14ème partie de mon parcours vers un by-pass.
Clinique de l'Anjou, Angers, année 2022.

Partie 14 : diététicienne et endocrinologue

24 mai 2022 : RDV diet 2 (Mme. Desvaux, à la clinique de l’Anjou)
En vrai, pas grand chose à dire sur ce RDV là ! J’avais déjà rencontré Mme. Desvaux en 2018 et elle se souvenait un peu de moi. Elle m’a reposé quelques questions sur mes habitudes actuelles et a regardé mes menus. J’ai eu le droit à des félicitations ! Elle a trouvé très bien mon évolution, à la fois les efforts que j’ai fait et les changements radicaux depuis la première fois qu’on s’était rencontrés, et aussi la façon dont je me suis adaptée en quelques semaines aux conseils que j’avais reçus au RDV précédent avec Adèle. Elle m’a dit que c’était important que je prenne conscience que je reviens de loin et que j’ai de quoi être fière de moi, et qu’elle sent que je suis dans une bonne dynamique.

RDV non remboursé : 30 €
(On est à 160 € en tout depuis le début du parcours)

30 mai 2022 : RDV endocrinologue (Dr. Tournant, à la clinique de l’Anjou)
J’appréhendais pas mal ce RDV, parce que je savais que j’aurais dû le prendre déjà de nombreux mois auparavant quand mes résultats de prises de sang on commencé à être un peu moins bons : j’étais censée me maintenir autour de 7,5% d H1abc (moyenne de glycémie sur 3 mois), je les ai très bien maintenus pendant toute une période (sur 3-4 trimestres à peu près), puis ça a commencé à remonter, et je suis rendue de nouveau à 8,3% sans avoir rien changé à mon traitement. Mais j’ai pris du poids ces deux dernières années (environ une 15 aine de kilos entre le début du premier confinement et maintenant) et ça a déséquilibré les effets de mon traitement.

Elle m’a dit que j’avais bien fait de revenir et de reprendre le parcours vers une éventuelle chirurgie. Elle a été très compréhensive par rapport au fait que j’avais lâché le parcours en 2018, et que j’avais été moins régulière sur mes RDV, puisque je continuais à faire mes prises de sang et prendre le traitement. Elle m’a expliqué ce qu’il était possible de faire pour adapter mon traitement, mais qu’on verrait ça plus tard si jamais je décidais de ne pas me faire opérer. Pour l’instant on laisse comme ça et on ne change rien, on voit si ça se rééquilibre avec le rééquilibrage alimentaire, et on adaptera le traitement en octobre selon si je suis opérée ou pas.

Elle m’a aussi dit que le traitement pour le cholestérol que m’a conseillé le cardio n’était qu’à moitié pertinent, parce que mon taux de cholestérol n’est pas très élevé. Il sera possible de l’arrêter totalement une fois que j’aurai commencé à perdre du poids si mon diabète se résorbe bien.

Elle m’a donné une ordonnance pour la vitamine D qui me manquait d’après ma dernière prise de sang, et une ordonnance pour aller faire une analyse d’urines sur 24h pour le dosage de… euh. Je sais plus. Un truc qui est important et nécessaire pour lui permettre de valider et appuyer mon dossier de chirurgie. Il faut que je prenne RDV au labo pour ça.

Partie 15 : Anesthésiste
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Parcours by-pass, Angers, 2022.
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13 juin : RDV anesthésiste (Dr. Prime, à la clinique de l’Anjou)
Je devais voir un anesthésiste dès maintenant parce que dans 15 jours je passe ma fibroscopie sous anesthésie générale (j'avais déjà COURAGEUSEMENT essayé de la faire sous anesthésie locale avant ma sleeve mais le médecin n'avait pas réussi à cause de la configuration de ma gorge et de mon nez et il m'avait demandé de finalement la passer sous AG, donc j'ai décidé de la passer sous AG directement cette fois-ci. C'est une petite anesthésie générale de 15min, et comme je suis seule à la maison, je passe la nuit à la clinique). 

Le RDV s'est bien passé. En ce moment il y a des travaux au bâtiment habituel de l'Hirondelle, il faut donc se rendre à l'entrée principale de la clinique (bâtiment B3, là où se font les admissions et les hospitalisations), normalement il y aura quelqu'un à l'entrée du bâtiment pour vous orienter, mais s'il n'y a personne, il faut suivre la ligne bleue tracée au sol dans le couloir face l'entrée.
Le médecin était à l'heure et le RDV a duré à peu près 20min, le temps de remplir le dossier. Il faut bien penser à apporter le questionnaire d'anesthésie (pour moi c'était une fiche verte dans le dossier de pré-admission à la clinique) et les ordonnances des traitements que vous prenez en ce moment. Le médecin a pris ma tension et observé ma bouche, il m'a demandé mes habitudes (si je fumais, si je travaillais, si je faisais un peu de sport, combien de vaccin Covid j'ai eu etc) et commenté les bilans ORL (apnées) et cardio qu'il avait reçus.

Dernières recommandations pour le jour de la fibroscopie : bien arriver à jeun, ne pas prendre les traitements diabète le matin avant l'intervention, ne pas avoir de vernis sur les doigts. En ce moment, un test PCR n'est pas exigé pour les personnes vaccinées, mais ça risque de changer prochainement d'après lui.

On s'est aussi occupés du questionnaire et des documents pour préparer l'intervention du bypass, comme ça je n'ai pas besoin de le revoir en cours de parcours. On se reverra 8 jours avant l'intervention et c'est le secrétariat du Dr Becouarn qui organisera le RDV. 

Partie 19 : psychologue et diététicienne
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Parcours by-pass, Angers, 2022.
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04 juillet : RDV diet 3 (Mme. Desvaux, à la clinique de l’Anjou)
J’ai profité d’aller là-bas pour prendre directement mon prochain RDV avec le Dr. Emeriaud (pour fin septembre, avant la commission). Le RDV avec Mme. Desvaux s’est bien passé, mais comme d’habitude je trouve que là comme ça en pré-op, ça ne m’est pas vraiment nécessaire (ou du moins pas autant de RDV si rapprochés, un par mois c’est trop pour le moment, alors qu’en post-op j’en aurai probablement beaucoup + besoin). On a discuté un peu de mes menus qui sont bien et plutôt bien équilibrés, et des quantités qui vont être pas mal réduites après l’opération (je suis à 300gr par repas principal aujourd’hui) et elle m’a encouragée à continuer sur ma lancée. Je la reverrai dans 2 mois à peu près, j’ai un RDV avec la diététicienne de l’HTP Adèle dans l'intervalle (début Août).

RDV non remboursé : 30 € (On est à 265 € en tout depuis le début du parcours)

11 juillet : RDV psy 2 (Mme. Salvetti, à Angers)
Une bonne impression qui se confirme avec ce deuxième rendez-vous, cette femme est incroyable. Elle arrive tellement bien à mettre le doigt sur ce qu’il faut, faire réfléchir et amener les bonnes questions, tout en restant dans l’écoute et dans la bienveillance. Je sens déjà que j’avance et que ça va m’aider. Pendant cette séance, on a parlé des codes sociaux, de l’expression des besoins et de la différence entre un constat et un jugement (dans le ressenti pour la personne qui reçoit les paroles). Très intéressant comme piste de réflexion. On parle pas énormément de l’alimentation pour l’instant, mais je sens que chaque séance va s’inscrire dans un “tout” et que chaque chose va rejoindre les autres dans un cercle où tout est lié.

RDV non remboursé : 75 € (On est à 340 € en tout depuis le début du parcours)

Partie 20 : psychologue et HTP
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Parcours by-pass, Angers, 2022.
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03 août : RDV psy 3 (Mme Salvetti, à Angers)
RDV très difficile, j’ai décidé de parler de choses très sensibles et très personnelles que je n’étalerai pas ici. Je crois que j’ai besoin de temps pour digérer et savoir ce que j’ai pensé de cette séance et ce que j’ai ressenti. Je reviendrai peut-être compléter ce post quand tout se sera décanté. Prochain RDV à la rentrée, juste après mes vacances. On verra bien.

RDV non remboursé : 75 € (On est à 415 € en tout depuis le début du parcours)

04 août : HTP 4 - Préparation à la chirurgie
A la base, j’étais censée participer à un atelier sur la gestion des sorties, mais comme j’étais la seule inscrite on m’a basculé vers un autre groupe, de préparation à l’acte chirurgical. La première partie avec la psychologue parlait de l’estime de soi. Je trouve toujours ça intéressant de pouvoir comparer l’expérience de différentes personnes à ce sujet, car j’ai l’impression de ne pas être trop affectée par une mauvaise estime de moi (pas de complexes, pas de discours négatifs sur moi-même…etc.) et j’aimerais comprendre les autres pour pouvoir les traiter avec bienveillance :) on a pris des photos à la fin de la séance, qui serviront normalement à faire un petit avant/après le jour du dernier RDV à l’HTP.

Ensuite, c’était un entretien en groupe avec le médecin coordinateur de l’HTP, le Dr. Vallée. J’aime bien ce médecin, il est très accessible, il explique clairement et il a de l’humour. Bon feeling de manière générale. Il nous a un peu parlé de tout ce qui entoure l’opération (avant, pendant, après), comment ça va se passer à la clinique, ce qu’il faut préparer avant d’y aller, les suites directes de l’opération, comment ça va se passer une fois rentrés à la maison…etc. très intéressant et instructif.

Pour finir, atelier avec la nouvelle diététicienne de l’HTP, Solène, sur la réadaptation à l’alimentation dans les suites directes de l’opération (la phase liquide, puis mixée, puis la réintégration progressive des morceaux), avec des exemples très concrets de petit dejs, collations et repas (potages, purées…etc.). Rien de nouveau, mais c’est un rappel toujours bon à prendre !

J’ai reprogrammé mon atelier de gestion des sorties pour la rentrée du coup, fin septembre.

12 août : Test d’effort (Dr. Berthelot, à l’institut du cœur près de la clinique St. Joseph de Trélazé)
Je redoutais un peu cet examen, parce que je sais que mon endurance est nulle, que c’est physiquement très pénible et que je ne peux pas aller au bout. Cette fois-ci n’a pas dérogé aux habitudes. Dès l’arrivée, le cardiologue et son assistant(e) infirmier(e) vous demande de vous mettre torse-nu et vous installe sur un appareil qui ressemble à une table de massage inclinée, avec des pédales au bout. La table est inclinée vers l’avant, on y est allongé sur le dos, les fesses bloquée par une butée, et il faut mettre les pieds sur les pédales de chaque côté, dans les étriers. Puis on commence à pédaler. Le cardiologue indique une vitesse à maintenir. Au début c’est facile, il y a peu de résistance, puis la résistance augmente, c’est de plus en plus dur, et il faut pédaler de plus en plus vite pour maintenir l’allure. Le but : monter en cardio, pour que le cardiologue puisse vérifier que le cœur fonctionne bien et se comporte correctement à l’effort. Pendant qu’on pédale, le cardiologue pratique une échographie du cœur, et ça aussi ça fait un peu mal (sûrement parce que, comme d’habitude, beaucoup de graisse dans mon corps rendent l’échographie plus difficile, et le médecin est chaque fois obligé d’appuyer comme une brute pour y voir clair). Il m’a fait un bleu au-dessous du sein et au-dessus du cœur, malgré le gel de contact de l’échographie qui permettait à la machine de bien glisser.

J’ai dû forcer longtemps sur les jambes pour ne pas arrêter de pédaler, mais sur la fin c’était difficile et je n’arrivais plus à maintenir l’allure. Mais je sens bien que c’est au niveau musculaire que ça pêche, et pas cardio. J’étais essoufflée mais modérément et sans douleur particulière, c’est vraiment pour les jambes que ça a été dur.

J’ai eu les résultats tout de suite, le médecin m’a dit que tout était bon et que tout allait bien, aucun incident ni souci à signaler. Il m’a donné son accord pour reprendre une activité physique.

17 septembre : Atelier psy Mme. Salvetti

Disclaimer : Tout ce que je vais exprimer dans ce message n’engage que moi, ça n’est que mon avis et pas du tout une vérité absolue. Je vais partager mon avis, mes ressentis et mes doutes. Soyez libres de vous faire votre propre avis, de vous renseigner et de prendre vos propres décisions.

Alors ça, c’était un rendez-vous qui n’était pas obligatoire du tout et qui a été proposé par ma psychologue privée (rien à voir avec le parcours), mais comme ça restait dans le thème j’ai décidé de l’inclure ici. J’ai reçu un e-mail pendant l’été, où la psychologue nous invitait (nous : les patientes suivies dans le cadre de troubles alimentaires et de tentatives de perte de poids, je pense) à un atelier en groupe qui se passerait à son cabinet. Les thèmes qui seraient abordés : l’alimentation, les émotions, les régimes et le principe de restriction cognitive. L’énoncé était simple : 

“Se nourrir autrement. Enfin en paix !
Enfin avec plaisir et bientraitance ! Mincir et rester mince !

En cette fin d’été, le cabinet vous propose un temps de rencontre, d’échange et d’information suite à vos demandes nombreuses. Pour le plaisir d’avancer et de se développer ensemble sur vos connaissances psycho nutritionnelles, en marge des normes à la fois contradictoires et paradoxales dictées par les régimes depuis des temps ancestraux, les idées reçues et les lobby agroalimentaires. Les études scientifiques sont formelles : les « régimes » font grossir sur le long cours et produisent des effets dits « iatrogènes » (quand les solutions aggravent le problème). Évoluer ensemble vers une meilleure appréhension de soi et de son corps de ses émotions et construire une relation à l’alimentation au sein de laquelle liberté, plaisir et convivialité peuvent coexister avec une bonne hygiène de vie.”

J’ai trouvé cette façon de présenter les choses un peu obscure et difficile à comprendre, une impression de “dire beaucoup sans pour autant en dire assez” qui m’a un peu dérangée. Mais après tout… pourquoi pas ? J’ai confiance en ma psychologue, et je sais qu’avant, elle travaillait avec la clinique dans laquelle je suis suivie, donc… somme toute, peu de risques. Malgré le coût un peu élevé de cet atelier (80€ non remboursés), j’ai été curieuse, et je me suis dit que toute information / aide / astuce était bonne à prendre, dans la démarche dans laquelle je suis engagée vers de nouvelles habitudes d’alimentation et de gestion de ses émotions.

Nous étions un groupe de 10 personnes de tous âges, de toutes morphologies et de tous milieux. Un homme et 9 femmes, entre 20 et 60 ans. L’ambiance est très cosy (pour ceux qui connaissent Mme. Salvetti, vous voyez de quoi je veux parler !), lumières tamisées, canapés, bougies, effluves d’encens… on nous propose un thé, un café, et on discute pour faire connaissance les uns avec les autres, comme si… presque comme si c’était un groupe d’amis qui se rencontraient pour un goûter improvisé. Ambiance étrange mais chaleureuse. Certaines des personnes commencent rapidement à se parler entre eux d’un “régime” qui a changé leur vie, et elles semblent échanger en toute connaissance de cause, elles semblent être là pour ça. Je tique. Je relis rapidement l’e-mail d’invitation. Pas un mot à ce sujet. Bon…

L’atelier commence par un “tour de table” ou chacun se présente et parle de son histoire avec le poids et l’alimentation. Je me propose de passer en premier, parce que d’ordinaire je n’ai pas de difficultés à parler de moi devant un groupe, mais cette fois je me laisse surprendre : comme je suis un peu perdue et que je ne sais plus trop ce que je fais là et ce qu’on attend de moi, je bredouille quelques généralités sans intérêt et je laisse la parole aux suivants. Le tour de table se poursuit, les gens ont énormément de choses à dire, et je me rends compte que vraiment, je n’ai rien donné. Sans vraiment savoir pourquoi, me sens un peu bizarre, pas très à l’aise, un peu moins ouverte que d’habitude lors des groupes de parole (comme à l’HTP ou dans le centre de Lille où j’ai été opérée en 2014). D’habitude j’aime beaucoup ce concept et ça me fait plaisir de partager mon expérience, mais là… je sais pas. Je reste beaucoup sur ma réserve, je m’exprime peu, je me contente d’écouter.

On finit par entrer petit à petit dans le vif du sujet. Sont abordées des notions que je connais déjà assez bien mais qui ne font jamais de mal à rappeler : les régimes sont nocifs, mauvais pour le corps tant que pour le mental, à cause d’un côté du déséquilibre alimentaire et de la frustration, et d’un autre côté des mécanismes de restriction cognitive qui déversent systématiquement un océan de pensées négatives, anéantissent la confiance en soi et nous font entrer dans un cercle vicieux qui ne donne jamais rien de bon.

Jusque là, on est assez proches de ce que je sais déjà et tout va bien.

Mais l’exposé dévie rapidement et subrepticement vers le cœur de cette mascarade : le régime cétogène, dit “Kéto”. Je suis très étonnée, parce que de ce que j’en ai lu, c’est un des régimes les plus restrictifs et il peut être dangereux s’il n’est pas très bien encadré et suivi très rigoureusement. Il semble être très efficace mais présente le même inconvénient que n’importe quel régime restrictif, dès qu’on lâche, on reprend tout.

J’écoute, curieuse et intriguée. Je me dis naïvement qu’elle nous explique peut-être ça pour nous mettre en garde contre ce genre de choses. Mais non, elle en parle comme d’un miracle qui pourrait changer notre vie sans efforts et serait la solution à tous nos problèmes, de la compulsion alimentaire aux déséquilibres nutritionnels et émotionnels, sans que ça n’exige la moindre volonté de notre part. Ma confiance en elle commence à s’effilocher et je n’en reviens pas d’entendre ce discours.

Sa présentation est bien travaillée et bien construite, elle s’appuie d’abord sur des “sources” scientifiques (auxquelles, selon moi, on peut faire dire ce qu’on veut, surtout en ne disant pas tout et en interprétant à sa sauce) pour nous expliquer tous les mécanismes qui entrent en jeu qui font qu’avec ce régime, c’est impossible d’échouer. Pas une seule évocation des dangers, des inconvénients, pas une seule mise en garde. Une fois les grandes lignes expédiées et les explications “scientifiques” avancées, elle part tout de suite sur quelque chose de plus personnel (pour titiller l’affect, pour instaurer de la proximité, pour créer une “preuve” crédible et en laquelle croire facilement) : elle est elle-même passée par-là. Elle a été obèse et confrontée aux problèmes de poids toute une partie de sa vie, elle a elle-aussi été mise en échec par la restriction cognitive. Elle nous raconte son histoire, son expérience, avec moult détails et un air sérieux et affecté. Je perçois une dissonance immense entre ce qu’elle dégage et ce qu’elle veut montrer, ce qu’il me restait de confiance en elle explose et s’envole. Ça ne prend pas, je ne crois à rien de ce qu’elle raconte, tout sonne faux. Le discours est crédible et logique : elle est psychologue, elle connaît l’esprit humain et a étudié en détails ses mécanismes dans ce genre de situations ; mais l’attitude n’est pas la bonne. Les émotions semblent feintes et aucune sincérité ne transparaît. 

Égoïstement, ma première pensée a été : elle me connaît, elle connaît ma sensibilité et ma capacité à “sentir” les gens et leurs énergies. Comment elle a pu penser m’avoir de cette façon ? M’intégrer au groupe et s’imaginer que je serai un bon élément, prête à boire ses paroles sans jamais les mettre en doutes, d’après ce que je ressens et mes propres connaissances ?

Je suis choquée, et blessée. Je me sens manipulée et trahie, j’ai l’impression qu’elle nous prend tous pour des idiots et que je suis la seule à m’en rendre compte, le ressenti est terriblement violent. Tout le monde autour de moi acquiesce d’un air convaincu, semble adhérer aux arguments et il se dégage un certain enthousiasme et soulagement de la part des personnes, qui semblent prêtes à sauter le pas pour se débarrasser de tous leurs problèmes sans difficultés. Peut-être que c’est parce que je suis sur la défensive, mais je trouve la situation ahurissante, et même un peu dangereuse. L’analogie est forte, mais j’ai presque l’impression d’être devant des adeptes face à leur gourou.

Je finis de me désengager totalement du groupe et je me mets encore plus en retrait, les émotions sont très fortes, entre la colère, la déception et la tristesse, j’ai envie de pleurer. La honte un peu aussi, déclenchée par cette impression d’avoir été prise pour une naïve sans aucun sens critique. Mais ça, c’est peut-être juste moi. Peut-être juste parce que la situation m’a fait réagir et a déclenché une pointe d’anxiété qui a dépassé mes pensées. J’en sais rien.

Vient le moment de la collation, qui est supposé être un moment d’échange, de plaisir et de découverte, sain et convivial. Mais j’étais déjà plus là, toute perdue, murée dans mes émotions et sur mes gardes. Je n’étais pas attirée par grand chose, mais j’ai goûté à tout, et j’ai mangé. Beaucoup. Trop. Probablement un vieux réflexe, pour essayer de contrer ces émotions négatives qui ne voulaient pas s’en aller. Plein de plats et amuse-bouches tous orientés “le kéto c’est génial, regardez on peut manger quasiment comme tout le monde et tout est très bon !”, fromage, cakes, gâteaux, chocolat sans sucre, beurre de cacahuète avec édulcorant, pain kéto, crudités… rien ne me plaisait vraiment, et en toute objectivité je trouve que rien ne faisait illusion. Mais ça après… chacun ses goûts. J’ai simplement trouvé ça un brin… hypocrite. De dire que tout est aussi bon et que rien n’est différent.

La suite et fin de l’exposé était tout aussi lunaire que le début, sur des tons un peu complotistes accusant la société et les lobby du sucre. Sur un fond de vérité incontestable évidemment, mais bien brodé et arrangé pour aller dans le sens de l’argumentaire. Rien sur l’aspect émotionnel et les conditions de “réussite” d’un tel régime, rien sur la responsabilité engagée au niveau de la santé. Mais c’est quand même allé loin. Ce serait trop long (et peu pertinent) de tout résumer ici, mais pour ne citer qu’un exemple, il paraîtrait qu’on veut nous faire croire qu’il n’y a aucune différence entre la faim et l’envie de manger pour nous manipuler.

Je suis sortie de là dépitée et perturbée. Je suis pas sûre de quoi penser de tout ça, si c’est moi qui ai surréagi ou pas. Je suis supposée avoir un RDV en individuel quelques jours plus tard, et je me laisse le week-end pour réfléchir et redescendre. Une chose est sûre, je vais avoir besoin d’en parler et de confronter mon avis au sien pour qu’on ne reste pas bloquées sur ça. Mais je crois que ma confiance s’est beaucoup trop effritée, et je ne suis pas sûre que ce soit réparable. Et le choc est d'autant plus grand, que j'avais placé beaucoup de confiance et d'espoirs en elle et en son travail, comme je l'expliquais dans les billets sur mes premiers RDV avec elle.

Atelier non remboursé : 80 € (On est à 495 € en tout depuis le début du parcours)

Partie 23 : psychologue
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Parcours by-pass, Angers, 2022.
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19 septembre : RDV psy 4 (Mme Salvetti, à Angers)

Comme précisé dans le message précédent, j’avais décidé d’honorer ce rendez-vous pour voir ce qu’il restait de confiance et ce qu’il y avait à sauver de cette relation psychologue-patient avant de prendre une décision. J’ai annoncé d’entrée de jeu que j’aimerais bien débrief de l’atelier et ensuite parler d’alimentation (ce qu’on n’avait pas encore eu le temps d’aborder lors de nos séances précédentes parce que sur le moment je traversais d’autres choses qui, pour moi, étaient plus urgentes à explorer) et faire le point, essayer de comprendre où j’en suis et ce sur quoi je pourrais travailler.

Concernant l’atelier j’ai exprimé clairement que je n’étais pas intéressée et que j’avais trouvé mon équilibre autrement, que je ne pensais pas que cette méthode me conviendrait. J’ai bien vu que ça ne lui plaisait pas. J’ai ensuite essayé de parler de comportement alimentaire et du lien entre mes émotions et ma façon de manger, posé des questions sur les raisons qui pouvaient me pousser à faire ça, demandé des astuces pour “m’améliorer”. Je l’ai sentie sur la défensive, mais j’ai vraiment joué le jeu sincèrement et en y mettant de la bonne foi. Elle m’a presque répondu mot pour mot que la seule raison qui pousse à grignoter et avoir des compulsions alimentaires, c’est la consommation régulière de glucides (sucres, fruits et féculents inclus) et qu’il n’y a que le régime Kéto qui peut régler ces questions-là.

À partir de là, à chaque nouveau questionnement, chaque nouvel argument, j’ai reçu une esquive ou un contre-argument à base de “Oui mais, si vous essayiez d’adopter le Kéto, ça se passerait plutôt comme ça” et de nouvelles explications sur “comment suivre ce régime, et quoi faire, et par quoi remplacer les aliments que je consomme actuellement, et comment les cuisiner”. Elle a fini par asséner sa conclusion sans plus essayer d’y mettre les formes, elle m’a dit cash que si je refusais d’essayer ça, c’est que je n’avais probablement pas envie de changer, et qu’elle ne pouvait rien pour moi.

Qu’est-ce que je peux dire après ça ? Je sens bien que si je m’en vais et décide d’interrompre ici cette thérapie, elle ne me courra pas après. On n’a peut-être pas grand chose de plus à se dire…

Sur le coup, je suis sortie de là un peu déboussolée et découragée. De nouveau, je me retrouve “sans psy”, avec personne qui ne semble me comprendre et m’entendre. Je me sens un peu abandonnée et livrée à moi-même. Parce qu’au-delà d’une aide dans la gestion des émotions et de l’alimentation, je comptais beaucoup sur elle pour explorer ma sensibilité, et ses tenants et aboutissants. Mais je lui en veux aussi beaucoup pour la façon dont ça s’est terminé, et à la fois je me sens bête, de ne pas l’avoir vu venir du tout. Je me sens d’autant plus trahie que je lui faisais vraiment confiance et croyais en son travail, avant de me faire rattraper par la réalité (du moins la réalité telle que je la vois aujourd’hui).

Parce qu’après coup, après avoir vraiment pris du temps et du recul pour y réfléchir, ces deux dernières séances aussi éprouvantes qu’elles aient pu être ont néanmoins fait ressurgir d’autres choses que j’avais déjà pressenties, et je me suis plus ou moins rendue compte que je ne m’étais jamais réellement sentie écoutée/entendue avec elle. Beaucoup de moments un peu flous où au lieu de répondre objectivement à mes interrogations, elle partait en circonvolutions pour m’expliquer d’autres choses, que je savais déjà mais qui n’avaient pas énormément de rapport. Qui dans tous les cas ne nous ont jamais permis d’avancer et n’ont fait que nous perdre et nous disperser dans une infinité de sujets, sans prendre le temps/la peine/sans réussir à en creuser un seul sur lequel on aurait pu y travailler. 

Au début, son discours me plaisait et me parlait beaucoup. Mais plus j’y pense, plus j’ai l’impression que dans beaucoup de cas, c’était assez générique (un peu comme de l’astrologie, dans laquelle chacun peut se reconnaître pour peu de s’approprier ce qui est décrit), et peut-être aussi d’une certaine façon, qu’elle me disait souvent ce qu’elle pensait qui me parlerait / dans quoi je me reconnaîtrais / ce qu’elle pensait que je voulais/avais besoin d’entendre. Plus j’y pense, plus ça me fait penser à de la manipulation, et je ne suis vraiment pas à l’aise avec cette idée.

En parallèle, de tout ça n’est ressorti qu’une impression de m’être plusieurs fois entendu suggérer que je ne me connais/comprends pas du tout, et que comme c’est elle la professionnelle, c’est elle qui sait et qui a raison dans tous les cas. J’avais déjà ressenti ça lors de notre précédente séance, quand j’avais évoqué certaines difficultés que je rencontrais dans mon couple. Mais je m’étais dit que le problème venait probablement de moi, parce que c’était un sujet très sensible. Finalement… peut-être pas ? Peut-être qu’on n’est simplement pas faites pour fonctionner ensemble, quelles qu’en soient les vraies raisons. Pas suffisamment de confiance, pas suffisamment de laisser-aller, pas suffisamment d’écoute et d’ouverture (un comble, de la part d’une personne qui prône la communication saine et non violente et anime des ateliers en ce sens…). J’en sais rien. 

Je me sens un peu vide, et encore une fois, découragée. Je désespère de trouver une psychologue qui me conviendrait et avec laquelle je me sentirai à la fois en confiance et aidée, avec laquelle on pourrait enfin avancer et creuser les choses qui comptent…

Sans compter que j’ai déjà investi beaucoup d’argent, tant avec la première psychologue qu’avec celle-ci, et que recommencer de zéro avec une nouvelle, c’est encore des séances à payer, pour réexpliquer la même chose et repartir sur de bonnes bases…

RDV non remboursé : 75 € (On est à 570 € en tout depuis le début du parcours)

21 septembre : RDV diet (Mme. Desvaux) 
Voilà au moins un RDV qui ne m’angoisse pas du tout et ne me pose aucun souci : je suis sûre de moi, le nouvel équilibre alimentaire auquel je suis parvenu est très bien mis en place. Ce n’est pas parfait, mais je réussis à équilibrer mes assiettes et à fractionner mes repas sur la journée (petit dej, midi, soir + 3 collations). Je n’ai aucun souci avec le fait de peser mes aliments pour évaluer mes portions, rajouter des légumes, noter ce que je mange… et j’ai même commencé à me réhabituer à cuisiner et à varier mon alimentation. Que du positif ! Encore de gros efforts à faire pour consommer moins de matière grasse, mais j’ai déjà supprimé quasi 100% des produits sucrés et beaucoup de matières grasses (notamment grignotages, biscuits apéro, charcuteries…etc.) de mon alimentation quotidienne. J’ai perdu quasiment 10kg depuis décembre 2021 rien qu’en faisant de mon mieux pour rééquilibrer tout ça.

Mme. Desvaux s’est montrée très satisfaite de mon évolution et de mon équilibre actuel, et elle a rédigé une évaluation très positive pour la commission qui se tiendra 2 semaines plus tard et au cours de laquelle mon dossier sera évalué, afin de prendre une décision et savoir si je pourrai être opérée ou non.

Je n’ai rien contre Mme. Desvaux, elle est assez gentille et ouverte. Mais je la trouve un peu brouillonne dans sa façon de s’exprimer et répondre aux questions, ça part dans tous les sens et ça n’est jamais net et concis. Je me sens plus à l’aise avec Adèle, la diététicienne qui travaillait à l’HTP et n’est plus là qu’en remplacement de Mme. Desvaux certains jours. La secrétaire m’a dit que je pouvais directement demander à avoir tous mes RDV avec elle, et peut-être que c’est ce que je ferai. J’aime bien sa façon de présenter les choses et les conseils qu’elle donne, qui sont souvent plus pertinents pour moi, avec mon style de vie, que les conseils de Mme. Desvaux.

RDV non remboursé : 30 € (On est à 600 € en tout depuis le début du parcours)